Le "sport" |
Au pied de la montagne, le sommet semble inatteignable (proverbe chinois)Dans ma grande innocence, et comme je n'avais jamais fait une carrière de sportif, je pensais que plus on transpirait et plus on perdait du poids, et qu'il me suffirait de faire le plus brièvement possible, le plus monstrueux effort dont j'était capable, pour me débarrasser de ma contrainte quotidienne (voir page précédente pour ceux qui n'ont pas suivi l'ordre établi). Grave erreur, j'ai découvert que c'était la meilleure façon de finir de s'esquinter la santé sans perdre un gramme de graisse. En fait il existe une zone de rythme cardiaque dans laquelle on consomme sa graisse et plus loin dans l'effort, une zone où on brûle le peu de matière musculaire qu'il peut encore subsister sous la couenne du cochon. Comme la nature fait bien les choses, quand on est gros on atteint ces deux zones très rapidement et très facilement, ce qui permet, si l'on se limite à la première, de perdre sa graisse sans trop s'épuiser.
Alors, faire du "sport" oui, mais il ne s'agit pas d'essayer de battre un record, un adversaire ou une équipe, mais uniquement consommer le maximum de graisse (si on est pressé) dans un temps limité (et pas le maximum de forces, ni finir son peu de muscles), de la manière la moins désagréable possible. Et pour que chaque instant de ce temps soit profitable, pour n'avoir à en faire que le minimum, il faut que l'effort soit régulier et surtout pas excessif, foncer 5 minutes et s'arrêter 10 minutes pour souffler est antiproductif. Les premiers temps, je ne pouvais faire que 20 minutes de marche (relativement rapide) sur le plat avant d'être en nage et d'arrêter (malgré l'heure prévue et allouée pour ça). Mais ce n'est pas la peine d'être écoeuré la première semaine, ni la peine non plus d'espérer des résultats immédiats et spectaculaires sur la balance dans ces conditions. Mieux vaut 20 minutes que rien du tout. L'important c'est de ne pas laisser diminuer votre effort, ni de vous en contentier. Il faut essayer de le prolonger un peu plus chaque fois, ne serait-ce que de dix secondes. Cela peut sembler dérisoire, mais c'est toujours mieux que dix secondes de moins, comme vous aurez malheureusement tendance à le faire. De plus, si vous êtes trop fatigué, c'est que comme moi, vous vous y prenez très mal, il faut répartir son effort sur toute la durée prévue et non pas gaspiller bêtement son énergie au début de son activité (n'en gardez pas trop quand-même). Pour gérer votre effort, vous devez être capable d'exercer l'activité choisie en prononçant deux ou trois phrases sans vous arrêter de parler entre les mots (sans vous arrêter non plus d'ailleurs), si vous avez peur de passer pour un fou ou un poivrot qui parle seul, faites-le dans un endroit discret, mais faites-le, car penser les mots est une chose, mais les dire avec le peu d'air qu'il subsiste peut-être encore dans vos poumons en est une autre. Si vous arrivez à prononcer tous les mots sans les couper, vous allez trop lentement (surtout avec un débit de président de la république), sinon, vous allez trop vite. Bon, c'est clair, ce n'est pas vraiment évident de savoir où est la bonne valeur, mais si vous voulez quelque chose de plus précis et efficace, il existe des capteurs de rythme cardiaque (voir "le matériel de sport" ci-après). Même si le poids ne diminue pas tout de suite, cela ne veut pas dire que l'effort est perdu, si les choses sont faites correctement, la quantité de graisse diminue, et une petite partie est remplacée par du muscle qui est plus lourd, ne rêvez pas, si votre poids augmente à ce stade c'est que vous mangez trop pour compenser cet effort nouveau, tournez vous plutôt vers les yaourts ou les serrés basses calories et 0% de matières grasses (au fruits si comme moi, vous détestez les "nature"), entre les repas, sans abuser tout de même, et surtout sans augmenter vos "rations de survie" habituelles (pour vous), tenez bon, sinon vos efforts seront perdus. Ces fringales ne viennent pas forcément au début, c'est bien plus insidieux, quand vous commencerez vraiment à perdre de la graisse, votre corps vous le criera de toutes ses forces, et il faudra lui donner autre chose que du gras ou des kilocalories pour se nourrir si vous voulez "faire du muscle" (ne rêvez pas à nouveau, sous la graisse, il ne se voit de toutes façons pas). Ne vous pesez pas, ou pas plus que d'habitude, vous seriez probablement déçu, le seul critère valable au début, c'est la distance que vous serez capable de parcourir dans le temps donné ou la durée de votre effort sur la même distance qui vas vous permettre de mesurer vos progrès (en piscine comptez le nombre d'aller-retour), n'espérez pas de changement rapide, mais un beau jour, merveille, joie, bonheur, on se rend compte qu'on met 5 minutes de moins pour faire le même trajet ou le même nombre de boucles, il faut alors songer à rallonger le parcours, ce qui est une bien triste récompense pour un effort, et puis pendant quelques semaines, il ne se passe plus grand chose de visible, mais c'est comme ça que ça fonctionne et que l'on progresse, il ne faut surtout pas lever le pied, se limiter, ni se décourager. Après une année, je parcours au moins six fois plus de distance qu'au début (je cours et je tient plus longtemps maintenant), si j'en était resté au temps et à la distance initiale, je n'aurais pas progressé. Essayez de remplir le temps que vous vous êtes fixé sans être épuisé, vous devez être fatigué et/ou en sueur, mais surtout pas jusqu'à s'écrouler, se noyer ou suffoquer (même peu de temps), si vous sentez que vous "accrochez au truc", achetez le capteur cardiaque, il est bien plus facile de fournir un effort prolongé si l'on ne dépasse pas ses limites (ce que l'on fait sans s'en rendre compte sans capteur), non seulement c'est moins pénible, mais on y prend goût (à gérer ses efforts, pas encore aux efforts eux-mêmes, ça, ça viens beaucoup plus tard, aussi incroyable que cela puisse paraître quand on ne peut même pas encore fournir "une performance honnête" sans se tuer). Si vous devez vous arrêter pour souffler ou avant la fin du temps prévu, c'est que vous allez encore trop vite pour votre état, même si votre rythme cardiaque reste en dessous du maximum (180 pulsations moins l'âge plus ou moins 5 pulsations, pour la perte de la graisse). L'endurance ne s'acquiers que très lentement et se perd très vite, raison pour laquelle, il ne faut pas sauter des jours (ou pire des semaines). Malgré que l'on soit très très loin de donner tout ce qu'on a dans le ventre, comme de vrais sportifs, ce n'est pas drôle du tout de recommencer sa corvée (même si parfois on prend son pied quand ça fini), il y a eu des jours (presque tous les jours en fait), ou j'ai du me botter moralement le cul, pour m'y mettre, surtout pendant ma période piscine en hiver, il ne faut surtout pas avoir de prétexte pour passer par la maison en sortant du boulot, sinon vous êtes cuits, prenez votre sac de sport avec vous, et allez sans réfléchir sur les lieux de votre forfait, une fois que vous êtes "dans le bain", c'est supportable et ça le devient même de plus en plus au cours de la séance (ou alors changez vite d'activité), et à la longue (si l'on ignore l'aspect routinier), avec la perte de poids et l'augmentation des performances, ça devient même de la rigolade, puis de la drogue (en tout cas ça en présente tous les symptômes). Dans la vie de tous les jours, ne prenez pas la voiture, si vous devez tout de même le faire, garez vous plus loin que d'habitude, si vous devez prendre le bus ou le métro, descendez un ou plusieurs arrêts avant le vôtre, montez les escaliers à pied (si vous n'avez pas de douleurs aux genoux descendez les aussi), à la pause de midi, mangez moins et plus léger, avec le temps épargné, faites une ballade, allez à la piscine (si il y a un restaurant nagez et mangez donc là-bas), la somme de petits riens peut dépasser largement celle d'un effort unique quotidien, ne perdez aucune de ces occasions, la forme viendra plus vite et d'une manière beaucoup moins pénible. Le trajet le plus court est peut-être la ligne droite, le plus agréable, celui qui passe par les parcs ou le bord de la rivière... Faire toujours la même chose (et dans le même sens) c'est terriblement chiant, faute de varier vos plaisirs, variez vos punitions, quand votre excédent aura un peu diminué, pensez aussi au vélo (en hiver le home-trainer), la randonnée peut-être un très bon complément le samedi et dimanche après-midi, toutes les activités sont bonnes pour vous (mais pas à la place, en plus), sortez, sortez encore, explorez, oubliez la télévision, de toutes façons, vous n'y voyez que 50% de pub, 50% de rediffusions et 99% de rediffusions de pub (199%, c'est le miracle de la télé qui rend intelligent). Des activités avec des personnes de même niveau et autant motivées que vous sont toujours plus agréables que seul, mais évitez d'aller avec quelqu'un de mieux entraîné, pour vous c'est la galère, pour lui, c'est la punition.
Si votre poids redevient "humain" et si l'envie commence à vous titiller (je ne blague pas, vous verrez bien vous-même), commencez un peu à courir, mais pas trop et pas trop vite, quelques minutes éparpillées dans le temps que vous avez prévu, commencez par de la descente pas trop forte (ou du plat si ça fait mal aux genoux), et des beaucoup plus petits pas que pour la marche, il faut d'abord apprendre à contrôler sa foulée, car pour gérer son effort, il faut contrôler sa vitesse, ses enjambées, et utiliser ses bras (quand on va très vite et qu'on est beaucoup, beaucoup moins lourd), au début c'est uniquement de la démarche style dinosaure, tout le poid du corps frappe le béton par les pieds car il n'y a pas encore de muscle pour soutenir et amortir le corps, ce qui provoque de très mauvais chocs dans les os (c'est pour cela qu'il faut en faire très peu, ne pas trop lever les pieds et raser le sol), puis ça vient graduellement et naturellement, mais seulement en plusieurs mois.
N'essayez jamais de "forcer", tout doit venir naturellement. Si ça ne viens pas, vous êtes peut-être trop pressé, ou vous n'avez pas assez d'activité, ou alors vous mangez vraiment beaucoup trop. En brûlant 1000 kilocalories par jour tous les jours, je perd environ 1,5 Kg par mois (cela dépends bien sûr de ce que l'on mange), sauf à Noël, Pâques, aux ponts et en vacances (et je continue pourtant le sport). Une douleur aux genoux ou aux chevilles et vous le payez par plusieurs jours d'arrêt, sans autre possibilité d'éliminer vos calories, mieux vaut ralentir que d'arrêter, mieux vaut arrêter que de devoir se faire opérer, mieux vaut aussi arrêter que faire semblant. Si vous ressentez des douleurs, vous êtes peut-être mal équipé, ou vous allez trop fort, ou vous avez plus de 70 ans, ralentissez ! Si les douleurs ne diminuent pas, allez voir un médecin de médecine sportive, ce n'est pas normal. La récompense, ça n'est pas la balance, c'est de croiser dans un parc, une nénette qui pensait de vous: "il a du courage et du boulot, le gros", et que vous lisez maintenant dans ses yeux quand elle vous regarde: "joli petit cul" (j'ai des short moulants pour courir maintenant, mais le bide et les tétons ne sont pas encore complètement partis, alors je n'ai pas encore essayé de la draguer). Si vous êtes convaincu, il ne reste plus qu'a trouver l'activité qui vous convient, mais si vous vous dites: "je vais peut-être essayer", n'essayez même pas, si vous voulez vraiment perdre du poids de cette manière, faites le et ne faites pas semblant, car sinon, tout ce que vous réussirez à perdre, c'est du temps. Mais dans tous les cas, votre temps, vous ne perdrez pas en lisant la suite, même si vous ne voulez pas vous mettre au sport. |
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